Non ! Le mot "posture" n'est pas un gros mot !

Le mot posture n'est pas un gros mot !  
Les mots "posture" et "plaisir" ont plusieurs lettres en commun, mais pas que...
Abordé sous le bon angle, la "bonne posture" peut devenir une véritable source de plaisir !



La plupart du temps, lorsque l'on évoque le mot "posture", l'on s'imagine de gros efforts, mais on ne s'imagine pas la source de confiance, de sensualité et de plaisir que cela peut représenter. 
Alors que je dansais le tango depuis peu, une personne plus expérimentée m'a dit "c'est incroyable les efforts que tu dois faire avec tes cuisses, tes jambes, tes pieds... pour compenser le fait que tu ne te tiennes pas droite."

Cela m'aura pris du temps, de la persévérance et pas mal d'heures de kiné ou d'observation, pour parvenir (ou presque) à repositionner ma tête au dessus de mon corps. 
Mais le résultat est là : finis les efforts de tout instant pour danser !
Évidemment, danser nécessite une dynamique corporelle ! Mais cela n'a rien à voir avec l'effort constant nécessaire pour rester debout sur des talons, en compensant 6/7kg sur l'avant, avec le stress du déséquilibre permanent, la peur d'être lourde et pesante... 

Lorsque l'on arrive à un certain alignement, chaque mouvement devient une source de plaisir, revêt une forme de sensualité car il donne une sensation, parfois même athlétique, d'épanouissement, de déploiement, de puissance, de fluidité...
Notre corps est aiguisé pour répondre aux stimulations musicales et pour magnifier la proposition du guideur ou la personne que l'on guide : il prend vie. 
Il existe un mot allemand qui évoque ce plaisir, cette jubilation intérieurs : geniessen. Il est plus intérieur que "enjoy" en anglais et se rapproche de "disfrutar" en espagnol. Le soucis, en français, c'est que les mots que nous avons à disposition sont connotés, voire entâchés : jouir, profiter. 
Travailler son corps, seul, en dehors du bal est le meilleur moyen de se consacrer à la connexion lors de la danse, à son propre plaisir plutôt que d'être dans un contrôle aussi permanent qu'infructueux. 
Créer mon axe a été une expérience intime, laborieuse, qui dure encore, mais c'est tellement jouissif d'être en équilibre, en possession de véritables moyens pour partager de la musique et la douceur avec quelqu'un. C'est aussi tellement chouette de se croiser dans une vitrine avec un véritable port de tête. 
Le tango et mes partenaires potentiels m'ont donné tellement de raisons supplémentaires de travailler mon corps, de devenir consciente de mes libertés ou des contraintes physiques que je m'imposais. 

Quel plaisir de sentir son axe, de sentir son corps en rotation, de sentir des appuis puissants, de sentir la jambe libre, libre d'interpréter la musique, de nuancer les propos...  !
Quel plaisir d'être légère, mais présente, d'être "au taquet", d'avoir son corps disponible pour rendre honneur à Puggliese pour ses ralentis, à Biaggi pour ses piqués... !

Alors, je peux l'affirmer, le mot posture, la bonne posture, si tenté qu'il y en ait une, en tous cas l'alignement qui permet de ramener le mouvement dans le corps est non seulement bon pour la santé et la digestion, mais c'est une source de plaisir incroyable ! 
Il existe nombre de moyens de progresser dans son corps et sa posture, car chaque sport permet de travailler certains aspects du tango
J'ai mis longtemps à trouver une kinésithérapeute qui ait une approche globale (Mézières) de mon corps et permette ainsi de véritables progrès. 

Certaines pratiques permettent de travailler plus particulièrement la posture, en fonction de vos besoins et caractéristiques. Voici une partie de celles que j'ai pu aborder :
- Le yoga existe sous différentes formes 
Certaines sont plus dynamiques que d'autres. Les personnes ayant des problèmes de posture vont avoir du mal à les tenir certaines positions du yoga plus statique. Heureusement, il existe des formes de yoga dynamiques tel le Ashtanga yoga évitant ainsi l'inconfort et la sensation d'échec de l'immobilité.
Le yoga en couple peut être une bonne manière de travailler en interaction et donc en développant des compétences intéressantes pour le tango argentin. 
- la méthode Mézières
Elle est pratiquée par des kinésithérapeutes et voit le corps d'une manière globale, impliquant les différentes chaines musculaires, leur étirement et leur renforcement. Comme toutes les pratiques, elle donne des résultats plus probants lorsque l'on continue le travail en dehors des séances.
- la technique Alexander 
Je résumerai ce que j'ai expérimenté par le fait qu'elle propose de montrer au corps en douceur, les espaces qu'il peut remplir, qu'il peut libérer.
- la méthode Feldenkreis

Elle peut être proposée en séances individuelles (intégration fonctionnelle) ou collectives et repose sur des exercices permettant de prendre conscience de son corps par le mouvement.
- Le Pilates 
Afin de maintenir ou améliorer les fonctions physiques et la posture, le pilates va développer les muscles profonds, l'équilibrage musculaire et l'assouplissement articulaire.
Il repose sur des exercices à effectuer seul, ou avec des accessoires ou des machines. 
- le Gyrotonic
C'est une approche holistique qui permet, grâce à des machines, de mobiliser les muscles, les fascias, le squelette et le système nerveux. Le changement est progressif, doux et durable grâce à des mouvements rythmés et fluides. 
- le quotidien
Ce que j'ai pu constater sur moi-même et avec mes élèves, c'est que l'étirement et l'équilibrage des parties postérieures et antérieures du corps sont primordiaux. Il existe nombre d'exercices très simples pouvant être effectués au quotidien, sous la douche, dans le métro, dans les escaliers ou les escaliers mécaniques, contre une porte, grâce à son siège de bureau...
A partir du moment où l'on a repéré certaines rigidités, qu'est-ce qui nous empêche de nous étirer ou de faire du renforcement musculaire ? Le plupart d'entre nous a fait des étirements en cours de sport. Ce devraient être des apprentissages pour la vie et pas seulement en cours de sport obligatoire !

Ce qui est extraordinaire, avec le tango, c'est que c'est une danse qui, contrairement à nombre d'autres pratiques, va chercher à travailler les mouvements naturels du corps, tels que la marche. 
On ne va pas chercher, à part pour les danseurs qui arrivent avec la pointe du pied en marche avant, au lieu d'aborder le sol de manière physiologique par le talon, à dénaturer le mouvement naturel du corps comme on le ferait en danse classique, par exemple.  
On va utiliser les bras de manière un peu asymétriques, mais on ne trouvera pas le phénomène des joueurs de tennis avec un bras sur-musclé et un bras presque chétif.  
On va utiliser la matière première qu'est notre marche, en la magnifiant un peu, ce qui mobilise des muscles posturaux primordiaux, la différence entre un pas normal et un pas de tango sera un peu du même ordre que la différence entre un pas normal et un pas en poussant un cadie avec un pac d'eau dedans ou une poussette : une mobilisation un peu plus importante du corps, mais l'utilisation des mêmes muscles. C'est ainsi que nombre de personnes, lorsqu'elles ont des enseignants conscients de l'anatomie, voient leur santé s'améliorer en commençant le tango. 

Le tango, abordé sous l'angle d'une danse, pas d'un enchaînement de pas, peut vraiment être salvateur pour des personnes qui n'ont pas vraiment conscience de leur corps ou avaient pris de mauvaises habitudes. 
 
Ce qui manque pour que le tango de bal soit idéal pour notre corps, ce sont : 
- des  mouvements de flexion de la colonne vertébrale incluant la tête. Par la dissociation, nombre de personnes retrouvent une partie de la mobilité de leur colonne, mais il manque l'autre direction.
- des mouvements d'ouverture latérale des jambes
- une mobilité verticale et en ouverture des bras
- de bonnes chaussures !

Or, même si ces parties ne sont pas mobilisées, ce sont elles qui contribuent à la souplesse du corps et donc à la fluidité de la danse.
En ayant conscience de cela, on peut y remédier facilement, ne serait-ce qu'en prenant le temps de s'étirer quelques instants le matin. 

En alignant de manière juste et physiologique son corps, tout devient plus facile, on a les moyens d’interpréter les parties plus lentes ou plus rapides du tango, les mouvements deviennent un plaisir et l'on peut se consacrer à la connexion avec l'autre, puisque l'on déjà celle à soi... alors, le mot posture n'est-il pas devenu un mot très doux ? 

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